Voilà un plaidoyer auquel je ne peux que souscrire puisque je viens d’achever un livre sur la question, à paraître en 2017
Caroline Bongrand, auteure et conseil en stratégie narrative nous invite à sortir du cadre et à nous intéresser à ces profils dit “atypiques” qui sont en réalité des atouts clés pour repenser nos manières de voir, réinventer nos business et nous aider à voir plus vite et plus loin !
Qu’est-ce qu’un parcours atypique ? Un parcours qui n’a pas connu de ligne droite. Un parcours accidenté, avec des bosses, des trous, probablement de grands moments, beaucoup d’espoirs, peut-être autant de déceptions, de sales moments, mais aussi la rage de surmonter et la force – la foi- déployée pour se réinventer. Oui, la faculté de se réinventer, un parcours accidenté dit surtout cela, une capacité hors norme à transformer ce qui s’apparente à un « échec » – c’est à dire une brisure de ligne- en la création d’une nouvelle ligne. Être capable de se refaire, de trouver un autre horizon, de très vite s’y adapter, d’y montrer ses compétences, celles d’avant acquises par le ou les morceaux de ligne précédents, et les compétences que le profil atypique se doit de développer sans délai pour entrer dans les rails de cette nouvelle ligne. Parfois, il ne s’agit pas d’un échec, d’une expérience qui s’est mal terminée, mais d’une simple envie de dévorer la vie par tous ses angles, d’une curiosité insatiable, d’une envie de vivre sa vie professionnelle pleinement.
Les profils atypiques sont souvent des êtres libres, ils n’ont jamais recherché la sécurité, la tranquillité. Ils ont cherché les émotions, et fortes, la grande aventure. Les atypiques qui n’appartiennent à aucune paroisse peuvent se fondre dans toutes. Leur empathie est immense : ils en ont bavé, ils savent ce que c’est de perdre, et donc il savent aussi la valeur de « gagner ».
D’autant qu’atypiques, leur vie est plus dure à cause de cette étiquette qui leur colle à la peau. Et qui est non pas injuste – pas de victimisation ici- mais que personne ne semble savoir lire. Car cette étiquette devrait au contraire attirer l’attention, pour tout ce qu’elle induit de combattivité, d’ouverture d’esprit, d’adaptabilité. Avouons-le : ces mêmes personnes que l’on fuit à l’embauche sont celles qui vont, à un dîner en ville, le plus accrocher notre attention, et même, aller jusqu’à nous fasciner. Oui, ils sont diablement courageux, obstinés, inventifs. Pourquoi ne pas les accepter dans l’entreprise ? Ces parcours atypiques ont pour particularité de fabriquer des gens assez extraordinaires, capables de surmonter les crises, des gens à la résilience et l’adaptabilité insensées, des gens qui ont une vision à 360 degrés qui savent trouver des solutions – parce que la richesse de leur parcours les a préparé à cela. Ce qui est perçu par tous comme un handicap est en vérité le plus fabuleux des atouts. Car ces gens sont dotés, et c’est cela qu’il faut retenir ici, d’une créativité de la vie -ce que l’on appelle en Anglais street-smart- qui mérite que les DRH, chasseurs de tête et autres décideurs s’y intéressent, au lieu de tous les bloquer à l’entrée de l’entreprise comme cela est fait, depuis trop longtemps, par la vaste majorité de ceux-ci. Pourquoi leur répéter encore et toujours qu’ils sont « trop différents », pourquoi les craindre ? Est-ce parce qu’ils obligent à penser soi-même, différemment ? A faire confiance ? Le problème se trouve-t-il là, dans le risque ? Mais le risque, n’est-ce pas aussi le risque positif de découvrir une pépite ? Ce « out of the box » réclamé à corps et à cri par toutes les grandes entreprises, ne se trouve t-il pas précisément dans ces profils atypiques qui ont tant à offrir à l’entreprise ? Cette pensée latérale, si riche, parce que différente, je veux la défendre ici pour tous les profils atypiques. Et ceux qui ont pris ce pari fou d’engager un « profil atypique » vous le diront : leur loyauté est infaillible. Ils sont tellement heureux d’être admis dans l’entreprise que leur reconnaissance est éternelle. La diversité n’est pas seulement dans la couleur de peau et l’origine sociale, elle s’applique aussi aux parcours originaux. Oui, la différence est toujours, toujours une chance. Et il est grand temps de faire bouger ces lignes-là, aussi.
Bonjour Mme Ogier,
Bravo pour ce plaidoyer ! et un Grand Merci à vous pour avoir choisi de comprendre & défendre les profils atypiques ! J’attend la parution de votre livre avec grand intérêt.
Bien Cordialement
Catherine