On pourrait classer le manipulateur sur une échelle de 1 à 10 selon la toxicité. Niveau 3, le tyran domestique, réfugié dans le déni, qui blesse l’autre involontairement pour s’alléger de son propre mal être ; niveau 8, le sadique qui se défoule en jouissant de la douleur morale qu’il inflige sciemment. Quoiqu’il en soit, même un petit « PN » fait de considérables dégâts.
Voici quelques pistes pour reconnaître ces prédateurs, inspirées des travaux de spécialistes tels que Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et Isabelle Nazare-Aga, thérapeute comportementaliste (1) :
1. Il ou elle vampirise l’énergie de l’autre : l’expression « se faire bouffer » prend tout son sens.
2. Il ou elle est dénué(e) d’empathie, fait preuve de froideur émotionnelle.
3. Il ou elle souffre d’insatisfaction chronique, il y a toujours une bonne raison pour que ça n’aille pas.
4. Il ou elle use de dénigrement insidieux, sous couvert d’humour au début, puis de plus en plus directement.
5. Il ou elle est indifférent aux désirs de l’autre.
6. Il ou elle s’inscrit dans une stratégie d’isolement de sa proie.
7. Il ou elle fait preuve d’égocentrisme forcené.
8. Il ou elle vous fait culpabiliser.
9. Il ou elle est incapable de se remettre en cause ou de demander pardon (sauf par stratégie).
10. Il ou elle s’inscrit dans un déni de réalité.
11. Il ou elle joue un double jeu : le pervers narcissique se montre charmant, séducteur, brillant – voire altruiste – pour la vitrine ; tyrannique, sombre et destructeur en privé.
12. Il ou elle est obsédé(e) par l’image sociale.
13. Il ou elle manie redoutablement la rhétorique : le dialogue pour dépasser le conflit tourne à vide.
14. Il ou elle alterne le chaud et le froid, maîtrise l’art de savoir jusqu’où aller trop loin.
15. Il ou elle est psychorigide.
16. Il ou elle souffre d’anxiété profonde, ne supporte par le bien-être de son partenaire.
17. Il ou elle ressent le besoin compulsif de gâcher toute joie autour de lui.
18. Il ou elle inverse les rôles et se fait passer pour la victime.
19. Il ou elle use d’injonctions paradoxales et contradictoires : la cible perd ses repères, son esprit devient confus, même quand il est des plus brillants. Paul-Claude Racamier, inventeur de la notion de pervers narcissique, parle d’un véritable « détournement de l’intelligence ».
20. Il ou elle éprouve un soulagement morbide quand l’autre est au plus bas.
(1) : « Les pervers narcissiques », Jean-Claude Bouchoux (Editions Eyrolles) et « Les manipulateurs et l’amour », Isabelle Nazare-Aga (Editions de l’Homme).
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