Le burn-out est de plus en plus courant en entreprise. Comment le détecter et le prévenir? Voici un extrait de mon livre sur la question.
L’excès de stress professionnel peut conduire au « burn out », appelé également « syndrome d’épuisement professionnel ». Défini par Freudenberger en 1974, il fait partie des risques psychosociaux professionnels, consécutif à l’exposition à un stress permanent et prolongé. Il a commencé à être observé dans les années 70 chez les personnes dont l’activité professionnelle demande un engagement relationnel important comme les travailleurs sociaux, les professions médicales, les enseignants, etc. Il se traduit par un état de perception de vide, d’épuisement chez des personnes équilibrées par ailleurs, mais soumises à une pression professionnelle intense.
Il touche particulièrement les individus engagés, ayant des idéaux de performance et de réussite et dévoués à une cause demandant de fortes sollicitations mentales, émotionnelles et affectives. Ils touchent particulièrement ceux qui lient l’estime de soi aux performances professionnelles ; ceux pour lesquels leur travail est leur unique centre d’intérêt; ceux qui ont de fortes responsabilités vis-à-vis d’autres ; ceux qui doivent atteindre des objectif particulièrement difficiles, avec un fort déséquilibre entre les tâches à accomplir et les moyens à leur disposition.
Les symptômes se traduisent par un épuisement émotionnel ou physique, parfois une sorte de « craquage », avec une diminution de la productivité et une dépersonnalisation. Il provoque une détérioration du bien-être physique. Les personnes, épuisées, souffrent de maux inhabituels, physiques (douleurs généralisées, insomnies, ulcères, irritabilité, maux de tête ou de dos…) ou psychiques (manque d’attention, manque de motivation pour se lever et aller travailler le matin, dépression…). Le burn-out peut pousser à l’alcoolisme, la maladie mentale, la maladie grave, voire au suicide.
D’après les témoignages de soignants, le nombre de cas a augmenté très sensiblement au cours de ces 10 dernières années, et encore plus depuis octobre 2008, suite à l’éclatement de la crise financière. Nul n’est épargné, pas même les pays en fort développement économique. Une étude à travers le monde faite par le groupe d’audit, d’expertise conseil et de conseil financier Grant Thornton International[1] auprès de 7400 patrons a montré qu’en moyenne la moitié d’entre eux était plus stressé qu’il y a un an. La proportion passe aux trois quarts chez les Chinois. Sont également très exposés les Vietnamiens et les Mexicains. Les économies de leurs pays respectifs ont pourtant une croissance de plus de 4 %, mais leurs salariés n’ont aussi qu’à peine dix jours de vacances par an. Au niveau européen, près d’un tiers des travailleurs estiment que leur santé est affectée par le stress ressenti sur le lieu de travail. En France, les consultations pour risque psychosocial sont devenues, en 2007, la première cause de consultation pour pathologie professionnelle.
Le coût indirect pour l’entreprise du burn-out, rarement évalué, est de fait peu pris en compte. Il est pourtant très important pour l’entreprise car il génère une perte d’efficacité, un absentéisme accru. Il augmente le turnover et engendre des coûts en matière de recrutement, etc.
[1] Grant Thornton International Business Report – The Audit Committee Handbook, Fifth Edition.
Laisser un commentaire